Depuis le 30 mars, trois membres de l’équipe du lycée Charles-Jully, à Saint-Avold, fabriquent des visières à destination du personnel soignant, des enseignants et autres commerces. Au total, plus de 1 800 visières ont été produites dans les laboratoires de l’établissement.
C’est au Fablab (laboratoire de fabrication) du lycée Charles-Jully de Saint-Avold, dans les laboratoires d’ordinaire occupés par les élèves en section S2i (Sciences industrielles de l’ingénieur), que Jean-Louis Deutsch, Marc Fovet et Alain Geisen ont élu domicile pour le confinement. Depuis le 30 mars dernier, les trois hommes s’activent pour créer des visières à ceux qui leur commandent : Ehpad, hôpitaux, petits commerces, Instituts médico-éducatifs, les associations de service d’aide à la personne… « Au départ, il s’agissait d’une commande de la Ville car la municipalité avait besoin de matériels », raconte Jean-Louis Deutsch, directeur délégué aux formations technologiques de l’établissement scolaire.
Après avoir donné 4 000 tabliers et charlottes, tout ce qui leur restait dans l’enceinte du lycée, les trois hommes ont décidé de se pencher sur les visières. Grâce aux imprimantes 3D et aux découpes laser, entre autres machines, la production a gagné en ampleur au fil des jours. « Dès la première semaine, on a pu en fabriquer 150. Aujourd’hui, on peut monter jusqu’à 600 par semaine », poursuit le directeur délégué. Un travail de plusieurs heures : « pour certaines pièces de la visière, il faut compter trois heures de production pour 160 unités », précise Marc Fovet, technicien au lycée.
Toute cette production ne serait pas réalisable sans les dons d’entreprises comme Altuglas, basée sur la plateforme chimique de Saint-Avold-Carling , qui livre la matière première. En plus des visières, les trois professionnels produisent également des parois de protection à installer aux guichets , des poignées de portes à ouvrir avec les coudes ou encore des prolongations d’élastique des masques. « On travaille aussi sur des prototypes de visières adaptées aux plus jeunes enfants, plus pratiques que des masques à leur âge », avance Marc Fovet. Cette aventure est aussi le moyen pour ces techniciens et professeurs de montrer aux élèves l’intérêt des Fablab. « En cours, on leur apprend à innover et réaliser avec les contraintes actuelles. C’est la preuve qu’on peut réagir à la demande », assure Alain Geisen, professeur en sciences de l’ingénieur. Au-delà d’avoir le sentiment d’être utiles, les trois hommes apprécient d’autant plus « la synergie qu’il y a eue entre les Fablab et les entreprises venant de différents univers », résume Jean-Louis Deutsch. Leur prochain objectif ? Réaliser les 500 visières commandées par la commune de Macheren.
De gauche à droite : Alain Geisen, Jean-Louis Deutsch et Marc Fovet réalisent des visières Des parois de protection sont créées pour être installées aux guichets des commerçants.
dans les laboratoires du lycée Charles-Jully de Saint-Avold
